Pixel 4 : test d’1 mois du dernier smartphone Google

Il y a environ 1 an, Google sortait en France ses Pixel 3 et Pixel 3 XL que j’avais eu l’opportunité de tester. Concernant ce dernier, il m’avait tellement charmé que j’en avais fait mon smartphone principal, et j’ai ainsi eu la possibilité d’affiner mon jugement sur la durée.

Ce qui est resté inchangé : la qualité des photos et surtout du mode portrait, était bien au-dessus de tout ce que j’ai pu observer. Même l’excellent Huawei Mate 20 Pro que j’ai eu à la suite ne lui faisait pas concurrence.

Ce qui m’a déçu : la batterie du Pixel 3 XL ne tenait pas bien la charge vs mon utilisation, à savoir quelqu’un qui travaille et passe beaucoup de temps avec son smartphone (live-tweet, musique, vidéos…). Pour comparaison, vers 19h, mon Pixel 3XL pouvait tomber à 10% de batterie, alors que le Mate 20 Pro était encore facilement à 40%. Un bug logiciel a également handicapé mon téléphone quelques temps d’un problème de son lors des appels, problème qui a finalement était résolu par un reset complet du téléphone.

Pourtant, certains détails m’ont cruellement manqué avec le Mate 20 Pro : le plaisir d’un Android 100% pur jus, l’application Camera de Google qui n’est pas disponible sur Huawei, et Google Playground, soit la réalité augmentée intégrée directement dans l’application caméra, que j’utilisais beaucoup avec mon fils. J’ai d’ailleurs essayé d’installer de nombreux APK sur le Mate 20 Pro, sans succès. Le Pixel 3 XL m’a aussi converti à des applications comme Google Photo ou Google Keep, que j’utilise désormais quotidiennement.

Certaines personnes que je suis sur Twitter ont aussi lors de cette dernière année regretté le prix initial du téléphone, la qualité du service client de Google, et le prix de revente extrêmement bas du Pixel 3 à peine un an après sa sortie.

Malgré ces éléments, j’étais heureux de retrouver le dernier né de Google, le Pixel 4.

Le contenu de la boîte : celui-ci est identique à celui du Pixel 3 : des écouteurs USB-C, un chargeur rapide USB-C, un adaptateur de transfert, de la documentation et le pic pour extraire la carte SIM.

Le design : de nombreux influenceurs avaient hurlé sur le Design du Pixel 3 XL notamment, à cause de l’énorme encoche qu’arborait la face avant du smartphone. Personnellement ça ne m’a jamais vraiment dérangé mais je comprends que cela puisse choquer quand on compare à tout ce qui se fait dans la concurrence. L’encoche disparaît donc sur le Pixel 4, au profit de bords noirs assez épais que chacun pourra apprécier, ou non.

Changement marqué aussi sur la face arrière, avec un bloc photo comprenant 2 objectifs (vs 1 sur le Pixel 3). Là aussi les critiques sur le design n’ont pas manqué de pleuvoir, même si elles furent moins violentes que l’an dernier.

La batterie : ici, en toute honnêteté, pas d’évolution majeure. Je trouve ça décevant pour des smartphones à ce prix.

A gauche le Pixel 4 Xl, à droite le Pixel 3 XL

La sécurité : pour le Pixel 3, Google avait fait l’impasse sur la reconnaissance faciale pour placer un capteur d’empreinte à l’arrière. L’emplacement était idéal, je m’y étais rapidement fait. Pour le Pixel 4, plus de capteur d’empreinte, mais une reconnaissance faciale que Google présente comme la plus rapide du marché. Problème néanmoins : peu après son lancement, des utilisateurs remarquent qu’elle fonctionne même avec les yeux fermés. Un correctif sera apporté mais cela érode la confiance dans le système.

J’avoue ne pas comprendre le choix entre reconnaissance faciale et lecteur d’empreinte. Une double façon de s’identifier évite les éventuels bugs, et l’un ou l’autre peuvent être utilisés dans des applications (par exemple, sur mon application LCL, j’utilise le login par empreinte digitale).

La photo : Google était le meilleur sur le sujet, il reste à mon sens toujours sur la première place du podium. Chaque photo prise en portrait est un plaisir, et c’est l’expérience Pixel qui m’a donné envie de faire plus de prises de vues. La seule critique sur ce point réside néanmoins dans la partie enregistrement des photos. Comme le flou des portraits est géré de manière logicielle, chaque photo génère en réalité deux fichiers : un fichier non traité, et un fichier traité. Et chaque ensemble de 2 photos génère aussi un dossier dans votre téléphone. Ainsi, quand vous vous rendez par exemple dans un explorateur de fichiers pour parcourir le contenu de votre téléphone, vous découvrirez des centaines de dossiers avec à chaque fois 2 photos à l’intérieur. Pas super optimal donc.

Bien sûr on peut prendre autre chose que des portraits, comme des photos de nuit ou avec le mode Astrophography.

La reconnaissance gestuelle : réelle nouveauté de ce téléphone, Google permet grâce à un mini radar sur la face avant d’être commandé par un geste de la main (le Motion Sense). Cette fonctionnalité est particulièrement intéressante, mais son utilisation réelle est plus discutable. A date, vous pouvez par exemple passer un morceau d’un geste (mais ce n’est pas vraiment naturel), snoozer votre réveil en le balayant (alors qu’on aurait parfois plus envie de le jeter contre le mur). Google est précurseur sur ce sujet, mais les usages ne sont pas encore vraiment là.

Conclusion :

Alors faut-il acheter un Pixel 4 ? Si vous cherchez un excellent Photophone, léger et efficace, et que vous n’avez pas une utilisation aussi importante que moi, c’est une bonne option. Si vous cherchez une bête de course avec une batterie à toute épreuve, passez votre chemin.

Comme pour le Pixel 3, Google sortira peut-être des versions Pixel 4a, à 50% du prix initial. Si tel était le cas, je vous recommanderais d’y aller les yeux fermés, pour le plaisir de l’Android natif, pour la qualité photo, pour les mises à jour régulières à l’instar de ce qu’on retrouve sur iPhone.

Je pense que Google a compris que son retour sur le marché des smartphones était plus compliqué que prévu. En 2018, le lancement du Pixel 3 s’est fait en grandes pompes, avec plusieurs événements de lancements, de nombreux téléphones donnés aux influenceurs et journalistes, et une importante campagne de communication. En 2019, la voilure a été réduite, et on sent qu’ils ont été échaudés par les résultats précédents.

Mon sentiment est que Google n’est pas encore tout à fait au niveau de ses concurrents sur le haut de gamme, et que l’entreprise devrait miser dans un premier temps sur ses produits type Pixel 3a, qui ont un excellent rapport qualité-prix, à l’instar de ce qu’ils ont fait à l’époque avec les Nexus.

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