Vous avez peut-être vu passer dans mon fil Twitter la marque Plantronics, pour laquelle j’ai déjà testé plusieurs casques audio.
Ils m’ont invité à leur siège européen situé à Amsterdam pour présenter leur nouvelle identité, suite entre autres au rachat en 2018 de Polycom (société spécialisée dans le matériel de visioconférence) pour 2 milliards de dollars.
Plantronics notamment est une marque avec une histoire intéressante : sa création date de 1961, et ses débuts ont vu une collaboration avec la NASA.
En effet, en 1962, à la suite d’un problème technique lors de la deuxième mission Mercury avec équipage, la NASA se rend compte qu’elle a besoin d’équiper ses astronautes d’un système de communication porté en permanence, pour remédier à ce genre de problèmes.
L’astronaute Walter « Wally » Schirra, membre de la prochaine mission Mercury, porte son attention sur le nouveau système de communication MS50. C’est ainsi que Schirra porte le premier micro-casque Plantronics dans l’espace. Peu de temps après, Plantronics va fonder une nouvelle division : Spencom (SPace ENvironmental COMmunications), destinée à fabriquer des micro-casques spécialement conçus pour le programme spatial.
Neil Armstrong portera aussi un casque Spencom en 1969 et l’utilisera pour prononcer sa fameuse phrase « C’est un petit pas pour l’homme, mais un pas de géant pour l’humanité ».
Quelques 50 ans plus tard, Plantronics et Polycom deviennent donc Poly. Le technophile humaniste que je suis note que le nouvel ensemble se définit comme « une entreprise technologique centrée sur l’expérience humaine de communication et de collaboration ».
La technologie au service de l’humain donc, pas l’inverse.
L’une des raisons du changement de nom est dûe au fait que Plantronics et Polycom étaient deux belles marques, mais que chaque marque unique n’avait pas les moyens d’une stratégie réellement globale.
Poly, qui signifie « plusieurs », exprime à la fois l’expertise audio et vidéo de Plantronics et Polycom, et sa multitude de terminaux intelligents qui se connectent sur et entre des plates-formes de communications unifiées afin de réduire les distractions, la complexité et la distance dans les espaces de travail.
La nouvelle identité graphique fait écho dans mon cœur de geek, puisqu’elle n’est pas sans rappeler le logo Half Life ;)
Le logo Poly
Poly annonce se concentrer sur 4 types d’innovations :
– Rendre les espaces de travail intuitivement opérationnels et accessibles à tous.
Les environnements de travail modernes abritent des sources de distraction et de bruit, qui engendrent une baisse de productivité et de la satisfaction des employés. Poly offre des solutions pour y remédier et développe des technologies qui transforment les salles de réunion classiques en de puissants espaces de collaboration.
– Aider les gens à collaborer de la manière qui leur convient.
Aujourd’hui, les employés utilisent au moins trois solutions de collaboration au cours d’une journée et ont donc besoin de terminaux compatibles. Poly propose une large gamme de solutions pour répondre à cette exigence croissante.
– Concevoir des solutions orientées mobilité (mobile-first) pour la nouvelle génération de collaborateurs.
Qu’il s’agisse d’utiliser son smartphone dans un cadre strictement professionnel ou simplement pour se divertir au cours d’une journée de travail, les employés ont besoin de fonctionnalités audio et vidéo qui répondent à leurs attentes. La gamme Elara 60, récemment présentée par Poly, s’inscrit dans cette nouvelle norme du mobile-first.
– Des services Cloud avancés qui aident les professionnels de l’informatique et les utilisateurs à tirer le meilleur parti de leurs outils et solutions.
À mesure que les utilisateurs finaux s’approprient pleinement leurs équipements, les professionnels de l’informatique ont de plus en plus de difficultés à savoir quel outil est employé et dans quelles conditions. Poly s’applique à rendre ses solutions non seulement faciles à utiliser mais aussi à gérer.
Pour y arriver, Poly multiplie les alliances, dont Amazon, Google, Microsoft… L’ambition de Poly sur la voix par exemple n’est pas de développer son propre système, mais bien d’aider les principaux acteurs du secteur à diffuser leur technologie dans un maximum de terminaux.
Lors de cette rencontre, j’ai eu l’opportunité d’échanger avec Paul Clark, VP et DG EMEA de Poly, sur les problématiques de transformation digitale dans lesquelles s’intègre la stratégie de Poly. Il remarque que les premiers de leurs clients à être allés sur ce sujet ont été de grandes entreprise pétrochimiques, ou de médicaments. Ces dernières ont notamment un besoin de rentabilité assez rapide sur leurs produits, et doivent pour cela s’assurer d’une organisation agile et rapide.
Il observe aussi que depuis 2010/2012, des entreprises de taille moyenne ont été sensibilisées sur le sujet, et ont commencé à digitaliser leur environnement de travail. Avec sa vision internationale, il admet que la France n’est pas la plus en avance, ce qui est d’ailleurs la raison d’être de ma société, SYSK.
Poly entend aider les entreprises à avancer, par le biais de ce qu’ils appellent le Smart Working. Et cela ne constitue pas un concept marketing fumant, mais une véritable démarche de l’entreprise qui intègre le bien-être au travail, le matériel de bureau, la réduction des nuisances sonores, l’environnement… Leur bureau d’Amsterdam est d’ailleurs un parfait showroom de leur ambition, mais je ne m’étalerais pas sur le sujet, celui-ci m’ayant inspiré un autre article sur le Digital Workplace que je publierai dans les prochaines semaines.
Dans ce monde bercé par l’accélération numérique, le lieu de travail et la vie des collaborateurs sont bouleversés. Poly l’a bien compris et entend poser de solides bases pour assurer son succès pour les prochaines année.
De mon côté, ma vision de Poly a évolué : je ne voyais qu’un fabricant de casques audio qui semblait être un compétiteur des marques leaders, et j’y ai découvert une entreprise avec une histoire, et une stratégie beaucoup plus large que le simple hardware.
Intéressante rencontre, donc.
