Bien que je sois plutôt un habitué des manifestations marketing et tech, j’ai été invité le 27 juin 2018 à rencontrer l’équipe innovation d’Orano (ex AREVA) au World Nuclear Exhibition. Sans surprise, il s’agit du salon du nucléaire où vous croisez des stands que vous ne verriez jamais autrement, des combinaisons sorties de films de science-fiction ou des drones et des robots comme on s’habitue maintenant à en voir un peu partout.
On parle beaucoup du nucléaire en France et en Europe, et le sujet déchaine parfois les passions. Mon objectif n’est pas de rentrer dans un débat qui dépasse mes compétences, mais de m’intéresser plutôt à la logique d’innovation mise en place par un groupe qui compte plus de 16000 collaborateurs.
Comme me l’expliquait Nathalie Collignon, Directrice de l’innovation d’Orano, l’innovation fait partie de leur héritage et de leur ADN. Avec plus d’une vingtaine de champs d’expertises allant de la physique nucléaire à la chimie, ils réfléchissent constamment au futur de leur activité. Parmi leurs sujets, il y a ceux d’accélérer les cycles d’innovation vis-à-vis des produits, des besoins du client, et des questions de sûreté.
Côté produits, ils avancent notamment à grand pas dans le secteur médical, en associant biotechnologies et sources radioactives destinées à traiter le cancer. Le but ? Développer un traitement ciblé pour éviter de tuer les cellules autour de la zone touchée par la maladie. L’accélération se fait aussi via un écosystème de startups, avec le lancement il y a 3 ans de « Orano Innovation PME », ou encore via l’intégration de l’incubateur TOTAL Usine 4.0.
Comprenant que la transformation passe aussi par l’humain et l’état d’esprit, Orano a formé ses équipes aux méthodes agiles, a procédé à un profond travail d’acculturation, et a travaillé à faire de l’innovation l’affaire de tous. Sachant que le sujet est compliqué, puisque cette innovation se fait en grande partie sur des usines en fonctionnement.
Et ce dernier point nous amène à l’expérience en réalité virtuelle que j’ai effectuée, et dont le but est de conduire un « pont polaire ». Kezako me direz-vous ? Un pont polaire est une sorte de grosse grue (ou pont de manutention) située sous le dôme du bâtiment réacteur d’une centrale nucléaire. Ce pont ne peut être utilisé que quand l’usine est à l’arrêt, ce qui sous-entend que les personnes en charge de l’utiliser ne peuvent pas vraiment s’entraîner à le faire.
D’où l’idée de reproduire l’environnement en réalité virtuelle, pour former les opérateurs, co-construire, et préparer les interventions, comme nous le montre la vidéo ci-dessous.
Parlons maintenant de réalité augmentée puisqu’Orano ne se contente pas de faire des tests avec cette technologie, mais qu’elle l’a déjà intégrée dans le quotidien du personnel de maintenance.
Ils ont ainsi travaillé avec la startup Diota pour développer une application de reconnaissance de matériel utilisable sur tablette, et faciliter la vérification des points de contrôle, comme dans le tweet ci-dessous avec une cuve.
Chez @Oranogroup l’utilisation de réalité augmentée pour la maintenance est déjà opérationnelle avec @diota_ar #AR #WNE2018 pic.twitter.com/GvgMdwobmj
— Mathieu Flaig (@MathieuFlex) 27 juin 2018
Orano travaille aussi sur les sujets liés à l’Intelligence Artificielle, à l’IIOT (Industrial Internet of Things) avec le réseau LoRa, et avec des drones afin de pouvoir opérer dans des zones contraintes sans soumettre les collaborateurs à des doses non nécessaires de radiation.
En conclusion, j’ai apprécié la découverte d’expériences concrètes et opérationnelles de VR et d’AR, et je remercie Orano et surtout sa Directrice de l’innovation Nathalie Collignon pour le temps qu’ils ont bien voulu m’accorder.